Mytho (Série)

mytho jeremy gilletUne mini série Arte en 6 épisodes, assez fade dans l’ensemble, avec des personnages trop caricaturaux : la fille punk, la fille blogueuse, le fils transgenre, le mari volage, le patron cruel, le papi pizzaiolo et la mère débordée… Ici la mère s’invente une maladie, et s’enfonce jour après jour dans son mensonge.
J’aurai aimé un peu moins de caricatures, et un portrait plus réaliste de la maladie, où en général la réprésentation du malade prend le pas sur la réalité, même pour lui, et le mensonge n’est pas vraiment vécu avec culpabilité, mais avec rage et une envie de persuader le monde que ce n’est pas un mensonge.
La série se finit mollement, avec une scène d’explication finale en plan séquence, certes, mais qui sonne faux, et l’arrivée d’un italien dont on ne sait rien.
Point réaliste cependant : lorsque decouvert, le mytho a tendance à prendre la fuite, et c’est bien ce qu’on a ici
Mention pour finir pour le casting, un bon point pour le couple de parent Mathieu Demy et Marina Hands, et le fils Jeremy Gillet, qui ira loin j’espère.

Nostalgie de la lumière

pinochetDocumentaire primé (meilleur documentaire 2010 à l’European Film Academy) qui met en parrallèle deux mondes. Dans le monde de l’Astronomie, on regarde des images du passé, chaque image vient d’un passé très lointain, et témoigne d’un évenement s’etant produits des millions d’années auparavant. Et dans le monde de la société Chilienne, certains continue se fouiller le déserten quête de réponses sur ce qu’il est advenu de leur proche, disparus pendant la dictature de Pinochet. C’est assez surprenant d’avoir choisi l’axe du temps comme trame du reportage qui lie ces univers à priori si distinct. Pourtant les paroles sages des scientifiques nous font philosopher ‘le temps présent existe-t-il ou n’est qu’une réprésentation humaine ? », alors que les veuves nous émouvent dans leur quête vaines mais qui reste pleine d’espoir.
Comme dirait Mano Solo « Dans la vie, ce qui compte c’est pas l’issue mais c’est le combat. »

Là où les putains n’existent pas

jasminepetiteUn documentaire qui critique le système suédois en mettant en lumière un fait divers.
La jeune  Eva-Marree, 27 ans, alias Jasmine Petite, se prostitue occasionnellement pour arrondir ses fins de mois. Mais lorsque ceci arrive aux oreilles des services sociaux, les ennuis commencent : on lui retire ses deux enfants, sans droit de visite pendant 6 mois. Son passif de prostituée, même si révolu, lui collera à la peau, et la malheureuse finira assassinée par son ex-compagnon, violent, qui n’a supporté la situation. Cette histoire est celle de liberté individuelle, broyée par le rouleau compresseur social, qui ne supporte pas qu’une femme ait des activités sexuelles rémunérées. Du point de vue de la réalisatrice, Ovidie, c’est une injustice de ne pas pouvoir disposer de son corps comme on le désire. Mais du point de vue de l’Etat Suédois, qui accorde beaucoup d’importance à la bientraitance des enfants, il faut protéger ceux-ci de l’influence d’une mère aux moeurs éloignées de la bien-pensance et qui pourrait avoir une mauvaise influence. Mais séparer des enfants de leur mère n’est pas un acte anodin, et dans cette situation les services sociaux aurait mieux fait de s’en abstenir…

Dersou Ouzala

dersouFilm de Kurosawa, oscar du meilleur film étranger en 1976, avec une histoire de solidarité humaine, transnationale et transculturelle.
Lorsque les conditions de vie se dégradent et qu’il est question de survie dans une nature hostile, les hommes sont capables de travailler main dans la main.
Plusieurs messages dans ce film, qui dénonce en passant quelques abhérations du comportement « civilisé », de ceux qui pillent la nature, mais on retiendra cette amitié forte, battie dans l’entraide… Un film écologique, et une incitation à l’entraide qui pour nous qui devrons faire face aux conséquences du déréglement climatique, et devoir nous aussi nous serrer les coudes pour survivre. #collapsologie

La Sixième Face du Pentagone

manifestant vietnamOctobre 1967. Artistes engagés et étudiants se réunissent à Washington pour manifester contre la guerre au Viêt-Nam. Le face à face entre manifestants et force de l’ordre donne lieu à quelques coups de matraques, mais ne dégénère pas totalement.
L’opposition est celle d’un monde aspirant à la non-violence contre un pouvoir américain puissant et dominant. Chris Marker (qui est français) décrit cette situation avec recul, insistant sur le fait que cette manifestation est une initiation pour de nombreux étudiants, qui ont appris ce jour là qu’ils ont leur mot à dire sur les décisions d’état et qu’il est important de se dresser contre un pouvoir dont les décisions sont injustes.
C’est un point fort il me semble de la culture française, où chaque génération d’étudiants descend dans la rue pour protester (à Paris du moins). Pour nous gaulois, c’est une initiation à l’expression publique d’un désaccord, un héritage directe de la révolution française dont on peut être fier, et sans doute un élément non anodin prouvant qu’un système démocratique est vivant.

Vikings

vikings ragnarUne série masculine dans l’ensemble. Beaucoup de passages violents, avec des combats à l’épée, des sacrifices d’animaux ou d’humains, du sang qui gicle sur les combattants, et qui a pour effet de les galvaniser…
La saga est surtout intéressante d’un point de vue historique. Les premiers pillages en Angleterre, puis la France, la Sicile, l’Afrique, l’Islande. Il y a sans doute quelques approximations, mais on comprend bien qu’ils furent les grands explorateurs de leur époque, et des combattants redoutés, qui n’avaient pas peur de la mort, synonyme pour eux d’entrée au Valhalla. La série montre bien l’endoctrinement des populations, et les differences de croyances religieuses, la source primaire de conflit. Quant aux  femmes vikings, elles prenaient volontairement part aux batailles, et étaient sous plusieurs aspect les égales des hommes. Cette liberté feminine (aussi en terme de moeurs) explique aussi le relatif succes de cette série.