Le Rayon Vert

Screenshot_20190725-043016~2.pngDelphine est une jeune femme mal dans sa peau. Sans plans pour les vacances d’été, elle ne supporte pas d’être seule, mais ne supporte pas non plus la légéreté des gens. Leurs activités de groupe la mettent mal a l’aise. Elle est sur la défensive, n’arrive pas à socialiser, à se sentir « comme tout le monde ». Sur ses épaules reposent un poid social trop important pour elle, l’impératif d’être en couple, l’impératif de s’amuser, l’impératif de la norme. Il s’agit d’un film sensible, avec beaucoup de scènes au naturel (apparement les acteurs ont pu improviser) des échanges de points de vue et une sincerité touchante se dégage.
Le motif de la solitude peut paraitre futile mais Delphine en souffre. Même si le film s’acheve sur une note d’espoir, le personnage ne saisit pas les raisons profonde de sa souffrance, et se rattache à du farfelu (un horoscope , une couleur, des cartes à jouer, le rayon vert) pour finalement parvenir à lâcher prise. C’est absurde mais en meme temps très humain… Bien joué Rohmer…

Shoah

auschwitz - shoah - lanzmanBeaucoup de fictions décrivent l’extermination des Juifs (le Fils de Saul en haut de liste), les conditions de vie dans le Ghetto de Varsovie (Le Pianiste de Polanski), mais ici, 35 ans après les faits, Lanzman donne la parole aux témoins. Ces interviews de gens vrais nous font comprendre l’horreur du réel. L’émotion nous monte aux yeux plusieurs fois.
Les anciens SS ont des trous de mémoire, mais sont plus loquaces lorsqu’ils sont filmés à leur insu, les polonais dans la majorité ne ressentent pas beaucoup de remords, ils étaient tous pauvres et peu contestent l’existence d’un « probleme juif » qui couvaient depuis des dizaines d’années.
Les ingénieuses techniques d’extermination se sont perfectionnées au fil des mois, avec une froideur dure à imaginer. L’objectif étant de traiter un maximum de « Stuck », qui avaient été rendu dociles après des trajets en train de plusieurs jours, sans eau ni nourriture. Le secret ne s’ébruitait pas, car il n’y avait pas de survivants. Les convois de juifs (partant soit disant vers l’Est) se succédaient. Les révoltes, comme celle du ghetto de Varsovie furent rares. On se dit que de nos jours, avec les moyens de communication, le secret serait vite ébruité et qu’une telle machinerie de mort serait impossible à mettre en place. Mais il faudrait surtout que l’homme soit capable de tirer les leçons de l’histoire, qu’il soit suffisamment conscient pour comprendre que la désignation d’un bouc émissaire ne règle pas les problèmes, mais ça, on peut malheureusement en douter…

Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur

arthurUn héros qui se prend pour le Roi du monde, et qui finit par le devenir…
J’avais revu il y a quelques temps le Spartacus de Kubrick avec Kirk Douglas. Le héros y était modeste, respectait les femmes, ne se considérait pas meilleur que les autres, et risquait sa vie pour l’honneur, pour une injustice dont il a été le témoin.
Le Arthur de Guy Richie est un proxenète assumé, qui n’hésite pas à arnaquer, se prend pour le nombril du monde. Il est le plus fort, le plus malin, et entend bien le faire savoir. En plus de prendre les autres de haut, il voit les femmes comme des objets à protèger ou qu’on harcèle lourdement lorsqu’on essaye de les séduire.
Les temps ont changés, les valeurs aussi. Cet Arthur est loin d’être exemplaire, et sa personnalité me dérange.
Quant au film, je mets une note de 4/10 pour l’intro en acceléré sur l’enfance Arthur, mais lorsqu’arrivent les scènes d’action, ca sature literalement au niveau du son et de l’image.
Vous êtes prévenus.

Spartacus

i am spartacusDu grand spectacle. Kirk Douglas est un héros humble, solidaire, dénué d’orgueil, qui se supporte pas l’injustice mais qui sait contenir son agressivité. L’intelligence se mesure ici dans la capacité à se contrôler, et non pas dans l’impulsivité et la force brute. Une grande oeuvre de Kubrick, placéé dans un contexte historique intéeressant (avenement de l’Empire Romain), plusieurs milliers de figurants, des plans magnifiques. Petit regret tout de meme sur la scène finale de Spartacus agonisant qui a le temps de voir sa femme et son fils s’enfuir, libres.. C’est peu crédible à mon goût.

Sous tes doigts

sous-tes-doigts-animationCourt métrage d’animation.
Une jeune fille citadine retrace l’histoire de sa grand mère, vietnamienne, venue en France suite à la guerre d’Indochine, et hébergée dans le camp de Sainte Livrade dans le lot.
Les effets de fumée montrent bien la colère d’une jeunesse de quartier au style hip hop, qu’on compare/relie à la vie difficile d’une jeune fille 60 ans plus tôt, mère célibataire qui a quitté son pays natal, et élevée seule sa fille. Un courage et une humilité qui force le respect.
Plus d’infos sur ce camp ayant receuilli des oubliés d’indochines : http://www.rapatries-vietnam.org/oublies-indochine.php

La Reine Margot

la reine margot - adjaniLa belle et fougueuse Margot (Isabelle Adjani) est l’une des filles de la dynastie catholique des capétiens.
Elle est mariée un peu contre son gré au protestant Henri de Navarre -futur Henri IV- (Daniel Auteuil) dans le but d’apaiser les tensions de religions.
Mais celà n’empechera pas la nuit de la Saint Barthélemy commandé par le faible roi Charles IX (Jean Luc Anglade), influencé par la redoutable et cruelle Catherine de Medicis.
Certains passages sont romancés, notamment le personnage de La Môle (Vincent Pérez), qui a une relation singulière avec son meilleur ennemi, ainsi qu’une histoire d’amour passionnelle avec la reine Margot..
Ce film historique nous rappelle qu’à l’époque, la vie était bien fragile, surtout dans les familles au pouvoir où un empoisonnement -accidentel- n’était pas chose surprenante..